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Est-Rescue

Le Besoin Journalier Minimal en Lits

Le BJML est un concept incitatif pour fluidifier l'aval des urgences. 

Mis en place localement en 2017 par l'ORU de la région PACA, le BJML a été adapté en Grand Est suite à une étroite collaboration entre Est-Rescue et l'ORU PACA, et ce, en lien avec la FEDORU

C'est également depuis 2019 un indicateur réglementaire. 

La saturation des services d'urgence

LA PROBLÉMATIQUE

La saturation des services d’urgences est une problématique de santé publique car elle est responsable d’une altération de la qualité et de la sécurité des soins.

L’origine de cette saturation est certes multifactorielle, mais le défaut de fluidité de l’aval des urgences en est un facteur majeur.

Ce défaut de fluidité de l’aval est directement en lien avec le nombre disponible de lits d’hospitalisation, ce qui suggère qu’ anticiper le besoin en lits peut permettre de limiter la saturation des urgences.

Le Besoin Journalier Minimal en Lits

LE CONCEPT

Les ORU (Observatoire Régional des Urgences) recueillent et étudient depuis plusieurs années les RPU (Résumés de Passage aux Urgences) en provenance des établissements de santé, siège de services d’urgences. Parmi les différentes données des RPU figure le nombre de patients hospitalisés chaque jour.

Or, les travaux de laFEDORUont montré que ce nombre varie assez peu, sous réserve d’appareiller les semaines, et ce, sur plusieurs années.

A l’aide de cette méthode, nous pouvons identifier les nombres maximum et minimum de patients hospitalisés chaque semaine et donc chaque jour de la semaine (avec l’approximation, vérifiée comme peu impactante, d’un nombre constant d’hospitalisation sur les 7 jours de la
semaine).

Pourquoi mettre en place un BJML

La saturation de l’aval des urgences (manque de lits d’hospitalisations) étant devenue une composante majeure de la saturation des SU, il est apparu nécessaire de mettre en place un indicateur (BJML) permettant aux établissements d’approximer, a minima, le nombre de lits d’hospitalisations nécessaire au quotidien pour répondre au mieux à la demande d’hospitalisations en provenance des urgences, et ainsi éviter une situation de tension en aval.

Par ailleurs, la circulaire n°DGOS/R2/2019/235 du 07 novembre 2019 relative à l’anticipation des tensions liées aux hospitalisations non-programmées et au déploiement du besoin journalier minimal en lits dans tous les établissements et groupements hospitaliers de territoire, fait apparaître l’action de diffuser le besoin journalier minimal en lits (BJML).

Ce dernier est ainsi désormais inclus dans la synthèse quotidienne envoyée quotidiennement aux établissements et est également disponible sur le site d‘Est-Rescue.

Déterminer le BJML

Dans le cadre de ses travaux, l’ORU-PACA, a mis en place le BJML en 2017 à destination des SU situés en PACA. Travaillant en étroite collaboration avec ce dernier grâce à la FEDORU, Est-RESCUE s’est appuyé sur ces travaux pour élaborer le BJML sur le même principe, à destination des SU de la région Grand Est.

Le BJML s’appuie sur l’historique des RPU (Résumés de Passages aux Urgences) des 3 dernières années transmis par les établissements, et notamment sur le mode de sortie des patients, qui permet de déterminer le nombre d’hospitalisations quotidiennes.

On peut alors calculer la valeur du BJML pour chaque semaine, en prenant le 25ème percentile, autrement dit la valeur pour laquelle, dans 25% des cas, le besoin d’hospitalisation était couvert par les lits disponibles.

Le BJML peut alors être considéré comme un seuil en deçà duquel l’établissement serait susceptible de se trouver en situation de tension en aval.

Le choix du percentile a un impact important sur le nombre de lits à réserver chaque jour pour l’aval des urgences (facteur minimum 2 en nombre de lits entre le 5 ème et le 95 ème percentile).
En effet, choisir la médiane à savoir le 50 ème percentile signifie qu’une fois sur deux, le nombre de lits sera insuffisant mais également, qu’une fois sur deux, ce nombre sera excessif (avec le risque d’une perte
potentielle de capacité de soins programmés). Choisir le 5 ème percentile signifie que le nombre de lits sera insuffisant que dans 5% du temps avec, en
corollaire, des lits excessifs dans 95% du temps.
Compte tenu des contraintes des services d’urgences mais aussi des établissements, la FEDORU recommande l’utilisation du 25ème percentile (trop de lits une fois sur quatre), mais il appartient à chaque établissement de choisir sa stratégie quant à cet indicateur

Peut-on se fier au BJML ?

Le BJML, s’appuyant sur l’historique des données RPU (mode de sortie), il est important de prendre du recul sur l’interprétation de cet indicateur, qui peut être minoré, pour plusieurs raisons :

  • La qualité du remplissage du champ « mode de sortie »

  • Les dysfonctionnements techniques pouvant entraîner une mauvaise remontée du champ “mode de sortie”

  • L’augmentation importante du nombre d’hospitalisations après passage aux urgences, constatée sur les années d’historique utilisées pour déterminer le BJML

Toutes ces problématiques conduisent à rappeler que la mise à disposition d’indicateurs, d’outils d’aide à la décision, d’analyses de qualité, dépendent de la saisie réalisée par les utilisateurs.

Un SU, ayant connaissance d’un souci technique, d’une mauvaise qualité ou d’un mauvais remplissage de certains champs de ses données RPU, devra prendre du recul sur l’interprétation qui en est faite.

En complément du BJML

Selon l’ANAP, les 4 piliers indissociables pour mieux anticiper les périodes de tension sont :

  • LE BJML

  • Les entrées directes

  • Les séjours programmés

  • Les durées prévisionnelles de séjour

Téléchargements

Le BJML de chaque établissement

Autres téléchargements